Une histoire de tolérance
Je fus élevée dans l’athéisme de mon père,
Notre non croyance ne plaisait pas à ma mère.
Je me souviens d’avoir été têtue, fermée,
Mais mon père nous obligeait à accepter.
Ma mère était chrétienne, non pratiquante,
Et j’ai grandi dans une grande tolérance.
Mon père n’aurait permis aucun blasphème,
Et rien qui aurait pu ressembler l’anathème.
Papa a accepté que maman nous baptise,
Mais il n’acceptât pas d’autres idées soumises.
La religion, pour lui, nous rendait prisonniers,
Ses enfants se devaient d’avoir la liberté.
Liberté de penser, liberté d’exister,
Car lui avait été bridé, et enfermé,
Par l’église et ses dogmes qui l’avait malmené
Le maire avait autant de poids que le curé.
Il fallait à l’époque être vu à la messe,
Pour pouvoir au travail, avoir quelques largesses,
Mais comme il refusa de se plier à ça,
C’est au marteau piqueur, au fond, qu’on le laissa.
Un mineur de charbon ne fait pas de vieux os,
Dans le fond de la mine, dans le charbon et l’eau…
A cinquante et un an, son cœur s’est arrêté,
Et j’ai perdu mon père, et ma mère a prié
Pour pouvoir le rejoindre car elle l’aimait trop.
Cet homme était un sage, et il fut un cadeau
Pour sa femme, ses enfants, pour ceux qui l’ont connu,
Huit ans après, maman le rejoignait... perdue…
C’est lui qui, de très loin, a provoqué ma foi,
… Les limbes de la mort sont si proches, quelques fois…
Mireille Daviot 15 avril 2013