Extrait de « L’hôpital qui se fout vraiment de la charité »

Extrait de ; L’hôpital qui se fout vraiment de la charité »

Marie avait passé avec succès le cap des  trois mois d’essai, et au terme de ceux ci, il avait surtout été question du poste de gouvernante, l’infirmière en chef sentait gronder la colère chez les  femmes de ménage qui supportaient de moins en moins l’incompétence de la gouvernante. Cette dernière avait été embauchée à la suite de piston venant d’un autre hôpital mais elle n’avait jamais dirigé d’équipe, ne connaissait rien des bases du métier et c’était un flop total, mais même incompétente, elle était pistonnée et il semblait difficile voire impossible de s’en débarrasser. 
Pour Marie , quelque part,  c’était la certitude d’une avancée conséquente dans sa vie professionnelle et cela la ravissait . 
Cependant sa santé fragile lui donnait du fil à retordre, son bras handicapé gonflait et la douleur s’installait si elle forçait dessus, elle n’osait pas toujours demander de l’aide surtout quand l’effectif n’était pas au complet, ce qui en psycho gériatrie arrivait souvent. C’est un métier dur avec des patients lourds tant physiquement que psychologiquement . Mais elle pensait à son avenir prochain et supportait mieux les difficultés qui s’imposaient à elle .

Le mois de novembre arriva vite et l’intervention eut lieu avec son lot de douleurs et de désillusions . Les chirurgiens esthétiques vous vendent du rêve … et les rêves virent souvent au cauchemar …, la mutilation de l’ablation des deux cancers se transforma en mutilation de chirurgie  esthétique , Marie avait perdu une partie de sa féminité qu’elle ne retrouverait jamais plus ….

Comme d’habitude, dans l’adversité, elle fit le dos rond, ravala ses larmes et pensa au positif de sa vie : elle était vivante, dans deux mois elle aurait un poste correspondant  à ses aptitudes tant professionnelles que physiques et elle gagnerait enfin un salaire qui lui permettrait de faire face aux dettes que son ex mari lui avait laissé comme cadeau de divorce … Tout cela la rassérénait. Elle attendait maintenant patiemment de recevoir son nouveau contrat, que la responsable avait promis de lui envoyer durant sa convalescence .