A mes filles,
Vous aviez onze et huit ans quand je l’ai quitté,
Même s’il n’était pas gentil, vous aimiez votre père,
Depuis sept ans déjà j’avais cessé d’aimer
Votre papa, et seulement pour vous j’étais restée.
Sept années inutiles qui ne m’ont pas servie,
Car mieux aurait valu vous séparer de lui,
Au moment où pour moi l’amour s’était enfuit,
C’aurait été plus simple, vous étiez plus petites.
Plus on attend longtemps et plus c’est difficile,
Plus les enfants sont grands et moins bien ils le vivent.
Ou bien il faut partir quand ils sont tous petits,
Ou bien il faut attendre qu’ils aient quittés le nid.
Penser que nous restons pour le bien des enfants,
Est un leurre, un mensonge, c’est à nous que l’on ment.
On se ment pour ne pas prendre de décision,
On se ment, on a peur, il y a tant de questions.
Pourtant au fond de nous on sait qu’on sera mieux,
Plus d’histoire, de dispute, de mauvais compliments.
Et quand au bout du compte on se décide vraiment,
Malgré tous les soucis, on se sent plus heureux.
C’est facile de le dire quand le pire est passé,
C’est facile de l’écrire quand les enfants sont grands,
Cependant croyez moi rien ne sert de rester,
Quand on ne s’aime plus, même s’il y a des enfants.
Marie David 16 janvier 2011