La poulette blanche (conte pour enfants écrits pour mes filles Céline et Lucie et maintenant pour mes petits-enfants, Kéwan et Zayna)
Une poulette blanche avait décidé de vivre sa vie, et pour ce faire, elle avait oublié tout ce que papa coq et maman poule lui avaient enseigné.
Au lieu de leur demander la permission de sortir, elle longea le mur du poulailler, courut sur la pointe des griffes de ses pattes pour traverser la bassecour, et ouvrit le portail, le plus doucement qu’elle put afin qu’il grince le moins possible, le cœur battant d’être aussi désobéissante.
Ouf ! personne ne l’avait vue, elle était libre, mais la liberté, ça lui paraissait déjà moins drôle dehors que dedans, elle avait peur, et heureusement, elle ne pensait pas à tous les dangers qui la guettaient au détour des chemins.
Le bois était tout près, il lui fallait juste traverser la route, et elle serait à l’abri des regards indiscrets.
Allez ! Hop ! On y va ! Soudain un grand bruit Sscriiiiii !.... La tête sous les deux ailes, avant de lever le bec, elle reprend son souffle, elle se décide enfin à regarder, et voit deux grands yeux humains qui la fixent méchamment, et tout près d’elle, tout rond, tout noir, un pneu de voiture presque contre son aile … HoHo !… elle l’avait échappée belle !!!
Papa coq lui avait dit cent fois : « Tu dois regarder à droite, puis à gauche, avant de traverser la route, car sinon, une voiture pourrait t’écraser »
Honteuse, elle se hâta et courut le plus vite possible pour entrer dans le bois, en entendant de loin les grondements du monsieur pas content…
Arrivée au beau milieu de la forêt, elle voit plein d’animaux qui l’observent avec étonnement, il y a des oiseaux de toutes les tailles, de toutes les couleurs, , des biches, des cerfs, de magnifiques petits faons, des petites grenouilles vertes, des serpents rampants et gluants… Tout à coup tandis qu’elle les contemple les uns après les autres, elle les voit dresser l’oreille ou lever la tête. A tour de rôle, ils s’immobilisent un instant puis s’enfuient à toute patte…
La poulette blanche, elle, n’avait rien senti, on oublie vite son instinct dans un poulailler…
Elle retrouve toute seule au milieu des arbres. Tout à coup elle entend une voix rauque, et moqueuse qui lui souffle dans le dos : « Bonjour petite poulette blanche, que viens-tu faire ici ?... »
Elle se retourne et que voit-elle ?
Un loup, un énorme loup noir, , comme maman poule le lui avait décrit, quatre pattes, deux oreilles bien droites, un long museau ricaneur, et de grandes dents blanches et pointues, un pelage hirsute gris et noir.
Le bec de la poulette s’entrouvre, mais aucun son ne peut sortir, ses pattes ne peuvent à peine la soutenir, ses petits yeux oranges s’agrandissent de peur, la frayeur s’empare de la petite poulette désobéissante. Et le loup s’approche, il n’est pas pressé, il sait qu’un bon rôti tout chaud l’attend tout près de lui, et il s’amuse de voir sa proie tellement apeurée.
Alors la poulette se met à pleurer, elle est perdue car elle a désobéi à son papa et sa maman, qui doivent être morts d’inquiétude…
Maman disait : « Tu ne dois pas sortir sans nous avertir, c’est dangereux ! »
Papa disait : « Tu dois regarder des deux côtés avant de traverser la route, c’est dangereux ! »
Et maman et papa disaient : « Tu ne dois ni t’approcher, ni parler à ceux que tu ne connais pas, c’est dangereux ! »
Ho ! Comme elle aurait aimé qu’ils soient là tous les deux, en ce moment, pour la protéger
La petite poulette blanche désobéissante a fermé les yeux, et elle attend que le vilain loup la croque, tremblante de peur, elle sent tout à coup, une chaleur tout contre elle… ça y est ! Son compte est bon ! Mais rien ne se passe, alors doucement, elle ose ouvrir un œil, puis l’autre, puis enfin, elle lève timidement la tête, qui est là qui l’entoure d’une aile réconfortante ? Sa maman !
Le loup s’était enfui en entendant l’arrivée du fermier, alerté par papa coq qui s’était rendu compte de la fugue de petite poulette.
Petite poulette pleura de joie et jura de ne plus jamais partir sans en demander la permission à ses parents.
Marie David 1984 (conte pour enfants écrits pour mes filles Céline et Lucie et maintenant pour mes petits-enfants, Kéwan et Zayna)